Liesbeth Homans: portrait d'une cendrillon devenue numéro 2 de la N-VA

Georges Timmerman
In de N-VA-retoriek is de bedreigende andere een door de Parti Socialiste gedomineerd Wallonië, met zijn mismanagement, zijn spilzucht, zijn immobilisme. (Foto N-VA)
In de N-VA-retoriek is de bedreigende andere een door de Parti Socialiste gedomineerd Wallonië, met zijn mismanagement, zijn spilzucht, zijn immobilisme. (Foto N-VA)
In de N-VA-retoriek is de bedreigende andere een door de Parti Socialiste gedomineerd Wallonië, met zijn mismanagement, zijn spilzucht, zijn immobilisme. (Foto N-VA)
Liesbeth Homans et Bart De Wever lors d'une cérémonie (Photo: Geoffroy Van der Hasselt/ Reporters)

Liesbeth Homans a vécu toute sa jeunesse dans un logement social de Wilrijk, dans la grande banlieue d'Anvers. Elle a 11 ans lorsque son père quitte la famille, laissant à sa mère la charge de s'occuper d'elle et de ses deux petites soeurs. Etudiante, elle travaille à plein temps dans un Delhaize au sud de la ville pour pouvoir payer ses études, et a dû batailler ferme afin d'atteindre la place qu'elle occupe aujourd'hui.

La numéro 2 de la N-VA s'épanche volontiers sur cette période de sa vie lorsqu'on l'interview. Comme au quotidien flamand De Standaard :

Ma mère a travaillé dur pour nous donner un maximum de possibilités dans la vie. Mais payer des études supérieures, ce n'était pas quelque chose d'évident pour elle. Alors à partir de 18 ans, en même temps que ma première année en Histoire, j'ai commencé à travailler à temps plein dans la boulangerie d'un Delhaize. Je n'allais jamais aux cours mais mes professeurs comprenaient ma situation. Et pendant les sessions d'examen, je diminuais mon horaire pour ne travailler que 20 heures par semaine. Je me débrouillais toujours pour réussir en première session, comme ça je pouvais travailler les trois mois d'été et gagner assez d'argent pour payer mes études et mon appartement. Parce qu'entre temps j'étais partie habiter seule. J'ai appris à bien m'organiser durant cette période.

Organisation conservatrice et ultra-catholique

Elle devient membre du KVHV: une organisation ultra-conservatrice, catholique et nationaliste flamande, se battant pour la fin de la nation belge

C'est au milieux des années 90, pendant ses études, qu'elle apprend à connaître Bart De Wever. Il était trois ans plus vieux, intelligent, éloquent, plein d'humour et convaincu qu'il avait un rôle important à jouer dans le Vlaams Beweging – le Mouvement Flamand. A l'hebdomadaire flamand Humo, elle souligne comment cette rencontre a été déterminante dans sa vie:

J'étais en deuxième candi d'Histoire et Bart en deuxième licence à Louvain. Il avait été responsable d'un cercle d'étudiants à Anvers et revenait de temps en temps ici, à Anvers.

A la différence de nombreux mandataires N-VA, Liesbeth Homans ne provient pas d'un milieu nationaliste flamand: sa famille était a-politique. C'est à l'université d'Anvers qu'elle attrape le "virus flamand", au contact des cours du spécialiste de l'Histoire contemporaine de la Belgique Herman Van Goethem.

Dans la foulée, elle devient membre de la Volksunie et de l'Association flamande des étudiants catholiques des hautes écoles: une organisation ultra-conservatrice, ultra-catholique et nationaliste flamande, se battant pour la fin de la nation belge. C'est dans ce foyer d'intellectuels de droite et d'extrême droite que Bart De Wever a recruté les principaux lieutenants qui occupent désormais des postes clés dans l'appareil de la N-VA. 

A la sortie de ses études en 1998, on lui propose un emploi comme directrice de filiale chez Delhaize. Mais elle refuse et débute sa carrière comme coordinatrice de la Fédération sportive catholique et flamande. Ce travail la ramène à sa passion pour le sport: adolescente, elle jouait au basketball en division nationale.

C'est via cette Fédération, qu'elle devient en 2000 une des conseillères du ministre flamand Johan Sauwens (à l'époque Volksunie, désormais CD&V), en charge des affaires intérieures, du logement et du sport. A la même période, Bart De Wever est quant à lui toujours assistant à la KU Leuven, en pleine rédaction de sa thèse de doctorat sur la formation du mouvement nationaliste flamand dans l'après-guerre. Tout semblait indiquer qu'il se dirigeait vers une carrière d'historien et de scientifique.

Un cupcake à l'image de Cendrillon (Photo: Justjenn/ Janvier 2013/ Flickr-CC)
Un cupcake à l'image de Cendrillon (Photo: Justjenn/ Janvier 2013/ Flickr-CC)

Le faux pas fatal

Elle travaille trois ans aux côtés d'un ministre "Spirit" avant de rejoindre la N-VA

Mais entre temps, le parti de la Volksunie (VU) vivait ses dernières heures. Dans le tumulte de l'affaire Dutroux, l'ancienne figure de proue du parti Bert Anciaux lance un mouvement de gauche libéral: ID21, avec pour conséquence de créer des tensions internes entre l'aile progressiste et conservatiste du parti. Malgré ces difficultés, la VU et ID21 s'associent en 2000 à Anvers pour les élections communales. Liesbeth Homans obtient la troisième place sur la liste, mais suite à des querelles internes entre les deux formations, c'est une membre d'ID21 qui prend sa place.

C'est en mai 2001 que la Volksunie éclate pour de bon. Liesbeth Homans:

Il n'y avait plus de cohérence et Bert Anciaux ne cessait de rameuter des personnes comme Vincent Van Quickenborne ou Sven Gatz qui n'avaient rien en commun avec les idées fondatrices de notre mouvement. Il y avait deux clans. Tout a éclaté en mai 2001, avec la polémique autour de la viste du ministre Johan Sauwens (VU) au Sint-Maartensfonds [Une association d'anciens volontaires flamands partis combattre aux côtés des Allemands, Ndlr] . Le clan derrière Geert Bourgeois a soutenu Stauwens, pas celui de Bert Anciaux. Sven Gatz nous a planté un couteau dans la dos quand il a dit devant le parlement flamand que le ministre n'avait pas le soutien de tout le parti. Johan Sauwens a dû démissionner et la Volksunie a disparu dans la création des partis Spirit en N-VA.

Après la démission de Sauwens, Liesbeth Homans reste à son poste de conseillère de cabinet pour le successeur du ministre flamand: Paul Van Grembergen. Elle travaille jusqu'en 2004, près de trois ans, aux côtés de ce ministre coloré Spirit, proche de Bert Anciaux. C'est à ce moment qu'elle choisit de rejoindre la N-VA: un épisode marquant de sa vie politique, sur lequel elle n'a jamais voulu s'exprimer. 

L'indéfectible bras droit

Si je n'ai pas d'expérience dans un domaine, j'utilise les expériences de ma vie pour gérer ces nouvelles situations

Entre temps, Bart de Wever a arrêté sa thèse de doctorat et s'est précipité rejoindre Geert Bourgeois à Bruxelles afin de se battre à ses côtés, les pieds dans les cendres de la Volksunie. Après la création de la N-VA par Bourgeois et ses acolytes, Bart De Wever commence son ascension dans le parti en suivant les pas de son mentor. Quand en 2004, Geert Bourgeois devient ministre au gouvernement flamand, c'est Bart De Wever qui prend sa place dans le seul siège de parlementaire que possède la N-VA à l'époque.

Et c'est là que la carrière de Liesbeth Homans débute réellement: quand De Wever devient peu de temps après président du parti, il la choisit comme assistante parlementaire et elle devient rapidement son plus fidèle bras droit. Elle l'épaule dans l'organisation et sur le fonds des dossiers. Elle devient membre du conseil provincial d'Anvers et du parlement flamand en 2006, avant de rejoindre le Sénat comme chef de groupe N-VA en 2010.

Le paquet de compétences qu'elle a reçu à Anvers, notamment la présidence du CPAS et l'échevinat des affaires sociales, ne sont pas simples. Comment va-t-elle les gérer? Liesbeth Homans:

Si je n'ai pas d'expérience dans un domaine particulier, je me réfère aux expériences de ma vie pour gérer ces nouvelles situations.

Selon elle, ses expériences de vie font d'elle une experte sur lesquelles elle fonde ses principes politiques. Un des meilleurs exemples demeure celui des logements sociaux sur lesquels elle a des idées bien arrêtées. Au Laatste Nieuws :

Je sais de quoi je parle quand je touche à la politique du logement social. Avant il y avait la règle de la liste d'attente, par exemple. Maintenant, ça ne semble plus être le cas. Il faut donc raffermir les règles. C'est une question de droits et devoirs: ce qui a été payé par d'autres doit au moins être soigneusement entretenu.

Selon Lex Molenaar, commentateur pour la Gazet van Antwerpen, Liesbeth Homans est un modèle du genre lorsqu'il s'agit de fournir des efforts pour s'en sortir dans la vie:

Je pense bien que son expérience personnelle risque de colorer la politique sociale d'Anvers dans les années à venir.

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