Sous les Jeux Olympiques, la ville de Londres: un projet photo de Julia M. Free

Sylvain Malcorps
Julia M. Free (Foto Julia M. Free)
Julia M. Free (Foto Julia M. Free)
Julia M. Free (Foto Julia M. Free)
Julia M. Free (Foto Julia M. Free)

Londres s'apprête à accueillir pas moins de 17 000 athlètes en un mois, le double d'agents de sécurité, ainsi que des milliers de photographes et journalistes chargés de relater le plus grand évènement sportif mondial de l'année 2012. Et si personne n'ose encore prédire le nombre de visiteurs que générera l'évènement, le coût total de celui-ci devrait tourner autour de 13 milliards d'euros selon les estimations les plus prudentes.

Les impacts sur la capitale britannique seront indéniables, et c'est bien cela qui intéresse Julia M. Free :

C'est un peu comme si toute la masse des Jeux s'abattait sur Londres. La ville s'y prépare depuis des années mais voilà que le moment fatidique arrive enfin. Avec ce projet photo, j'ai envie d'observer l'influence d'une manifestation mondiale et ses conséquences pour une ville comme Londres. Comment s'adapte la ville, qu'en font ses habitants et les visiteurs: toute l'infrastructure de la ville se modifie, même les tâches habituelles des policiers changent. Des solidarités aussi se créent. C'est tout ça que j'ai envie d’observer en images, même quand la dernière médaille aura été remise. Que laissent les Jeux Olympiques derrière eux?

Reste à savoir comment Julia M. Free compte faire afin capturer ces transformations à l'aide d'un appareil photo:

D'abord en étant sur place et en m'empreignant de la ville, comme une éponge. J'ai vécu pendant un moment à Londres, donc je sais à peu près comment la ville se comporte en temps normal. Mais ce qu'il faut surtout faire, c'est errer dans les quartiers et rechercher les images les plus relevantes. On a souvent déjà un concept d'image brut en tête. C'est comme si on attendait qu'une scène se joue et il faut patienter jusqu'à ce que tout se mette en place pour la photo. Et parfois, juste au coin d'une rue, on est frappé par une image particulière. Mais on aura beau attendre ou changer de place, on ne parviendra plus à capturer la première sensation.

Des Pays-Bas à la Belgique

Ce n'est pas la première fois que cette photographe d'une vingtaine d'année réalise et imagine un projet-concept, mais l'ampleur de celui-ci est énorme :

Je suis souvent des personnes pour des portraits. Cette fois-ci je vais m'intéresser à un grand évènement plutôt qu'à une personne, mais c'est un type de photographie que je connais bien. J'ai déjà suivi pendant un an le saxophoniste Yuri Honing à travers le monde, et ça donnera d'ailleurs lieu à la réalisation d'un livre de photos.

La pratique du métier de photographe, Julia M. Free l'a apprise au contact du photographe Bob Bronshoff, d'Amsterdam. Ces dernières années, il a été son professeur et son mentor : "Il me parle de son expérience, me montre ses photos. Il me donne son avis sur les miennes, on échange et on discute. J'ai beaucoup appris de lui."

Et depuis quelques mois, Julia a quitté les Pays-Bas pour la Belgique:

Je suis parie des Pays-Bas parce que je voulais élargir mes horizons. J'habite depuis six mois à Anvers maintenant. C'est un endroit où je ne connais personne, ça m'aide à développer ma photographie et me donne pas mal d'inspiration. C'est un peu difficile à expliquer mais la photo n'est pas un choix pour moi, c'est quelque chose que je fais, comme ça, et c'est la seule que je puisse faire.